Veil (Voile) |
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Détails de l’oeuvre, zoom: |
A Walsall, une ville près de Birmingham, dont la principale fierté est la production de marchandise en cuir, débuta en février une exposition itinérante du inIVA londonien dont le thème délicat – cela s’est révélé assez rapidement – est le "voile". Gilane Tawadros, directrice de l’Institute of International Visual Arts et une des commissaires de l’exposition écrit à ce sujet: "Après les événements du 11 septembre, le voile est devenu synonyme de différences religieuses et culturelles sans cesse présentées comme insurmontables, antinomiques et terrifiantes. Le fait que le voile et la pratique qui consiste à se voiler existent pourtant depuis des millénaires aussi bien dans la culture occidentale que dans la culture orientale, ne semble pas empêcher que l'on associe de façon systématique le voile à l'Islam et à une représentation de l'Orient, abstraite et exotique." Le projet "Veil" a été conçu bien avant le 11 septembre 2001. En effet, les préparations ont commencé il y a quatre ans, sous l'égide de l’artiste, Zineb Sedira, en collaboration avec sa collègue Jananne Al-Ani ainsi que de deux autres commissaires, David A. Bailey et Gilane Tawadros. 20 artistes traitent le sujet dans sa complexité et ses ambiguïtés et s’interrogent sur les interprétations culturelles simplifiées. Des œuvres commandées pour l'exposition reprennent le dialogue avec des pièces plus anciennes, déjà connues. Malgré le fait que l’exposition présente un éventail de pratiques artistiques actuelles, on a mis l’accent sur des œuvres photographiques et filmées. Le projet se penche entre autres sur le rôle joué par la photographie, le film et la vidéo en tant qu’instruments contemporains dans la définition et la transmission de l’idée du voile. Cette étude sera soutenue par un volet historique auxquels appartiennent le film "La bataille d'Algers" (1965) de Gillo Pontecorvo, des photographies du psychiatre et photographe Gaëtan de Clérambault, mais aussi des images de femmes que l’on a forcé à se dévoiler et que Marc Garanger a du faire pour les militaires français pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-62). Avant même l’inauguration à Walsall, les représentants officiels de la ville ont exigé le retrait de deux photographies de l’exposition. A propos de cet acte de censure voir l’information de presse de inIVA avec l’illustration des deux œuvres. Il reste à espérer que les autorités des localités suivantes qui recevront l’exposition seront moins craintives. |
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© Photos: inIVA, artiste |
Publication: Veil: Veiling, Representation and |
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